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Un solid-state drive, abrégé en SSD, appelé parfois disque SSD en France ou disque électronique ou disque à semi-conducteur[1],[a] au Canada, est un matériel informatique permettant le stockage de données sur de la mémoire flash.
Le terme anglais solid-state signifie que ce matériel est constitué de mémoires à semi-conducteurs à l'état solide par opposition aux disques durs classiques, sur lesquels les données sont écrites sur un support magnétique en rotation rapide.
Un SSD est matériellement plus solide qu'un disque dur : les plateaux de ces derniers étant de plus en plus souvent en verre depuis 2003[2], quoique encore très souvent en alliages d'aluminium, mais surtout, des chocs peuvent égratigner la surface du disque. Cette spécificité donne aux SSD une résistance aux chocs et aux vibrations bien plus importante que celle des disques mécaniques.
Les SSD surclassent les disques durs classiques au niveau des performances (débit, latence inexistante sur les SSD, consommation). Néanmoins, le rapport prix-espace de stockage reste encore largement à l'avantage du disque mécanique, près de dix fois moins cher en 2012.
Une tendance apparue en 2012 sur les ordinateurs de salon consiste à mettre le système d'exploitation sur un SSD d'environ 100 Go et les données sur un disque dur de capacité dix fois supérieure et de coût similaire.
Depuis 2013, les capacités des SSD ont beaucoup évolué et on peut en trouver de 2 To[3].
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L'avantage principal d'un SSD est, à l'heure actuelle, de s'affranchir de trois défauts des disques durs classiques :
Au moment où apparaissent les SSD, la majorité des disques durs tournent à 7 200 tr/min voire 10 000 tr/min, soit environ 4,2 ms de latence moyenne, et le temps moyen de recherche[c] est, le plus souvent, compris entre 8 et 12 ms pour un disque dur grand public, ce qui donne donc un temps d'accès moyen compris entre 12 et 16 ms[d]. Ce temps d'accès moyen a peu évolué en dix ans, tandis que les vitesses des processeurs, des mémoires vives, des cartes vidéo et d'un bon nombre des composants d'un PC ont connu d'importants progrès.
L'usage de la mémoire flash supprime en théorie le problème des temps d'accès, ramené à l'ordre de 0,1 ms seulement. La réactivité de l'ordinateur est donc considérablement augmentée[e]. Les SSD se révèlent donc systématiquement plus rapides que les disques traditionnels (par exemple, un Samsung 840 Pro obtient des débits jusqu'à 540 Mo/s en lecture et 520 Mo/s en écriture).
Ces propos doivent toutefois être nuancés par deux points :
La démocratisation des SSD a été proportionnelle à la diminution de leur prix, corrélée à l'augmentation de leurs capacités. Au début des SSD, leurs capacités très faibles ne permettaient pas d'installer un Windows (4,8 puis 16 Gio). Par ailleurs, Windows XP était mal optimisé pour les SSD, sa conception remontant à plus de six ans avant leur apparition effective. Windows Vista, gérant un peu mieux les SSD, avait la fonction ReadyBoost, ce qui offrait une opportunité pour l'usage de ces petits SSD. Par la suite, les SSD ont pu avoir la capacité d'accueillir de lourds systèmes Windows, à un prix supportable, de sorte que la configuration préférée des informaticiens était un SSD système et un (ou plusieurs) disques mécaniques en stockage. Cette méthode, restée élitiste par l'achat d'au moins deux unités de stockage, dont une coûteuse, ne s'est démocratisée qu'avec la baisse de prix, équipant dans un premier temps les PC fixes haut de gamme, avant de descendre progressivement vers les tours et portables de milieu de gamme.
Le gigaoctet pour 1 euro a été atteint en France début , dans le cadre d'une offre promotionnelle restreinte. La baisse se poursuit, puisqu'en novembre 2012, on atteint le prix de ± 0,7 euro/Go et en décembre 2013, ± 0,5 euro/Go[réf. nécessaire]. En janvier 2016, on arrive à ± 0,33 euro/Go[5] sur des modèles de 1 To en TLC.
En mai 2015, Sandisk annonce des SSD de 6 To[6], plutôt destinés aux centres informatiques.
En mars 2016, Seagate annonce un SSD dont la vitesse atteint 10 Go/s[7] et Samsung un SSD de plus de 15 To en format 2,5 pouces (6,35 cm)[8].
En général, un SSD se présente sous la même forme qu'un disque dur classique. Ainsi les appareils au format 2,5 pouces (6,35 cm) peuvent nécessiter un adaptateur pour être utilisés dans un emplacement prévu pour un format 3,5 pouces (8,89 cm). Ils possèdent généralement une alimentation SATA ainsi qu'une connectique SATA III.
Afin de délivrer le maximum de leur débit, il existe des SSD reliés à la carte mère par le biais d'un connecteur PCI Express, à l'image d'une carte graphique. Ceci permet à certains SSD de dépasser la barre du Gio/s[9], alors que les interfaces SATA sont limitées à 600 Mio/s pour les toutes dernières générations, et même 300 Mio/s pour les interfaces SATA les plus répandues.
Les SSD au format PCI Express sont le plus souvent constitués d'un contrôleur RAID interfaçant deux à huit SSD placés directement sur la carte, permettant ainsi d'obtenir une solution RAID clé en main et bien plus compacte qu'une carte SATA RAID raccordée à des SSD SATA classiques au format 2,5 (6,35 cm) ou 3,5 pouces (8,89 cm). Cependant, ce type de solution ne supporte pas encore la commande TRIM.
Diverses solutions exotiques avaient été vendues sur internet au début des SSD pour éviter les prix astronomiques de ces stockages. En faisant son SSD, on pouvait maîtriser capacité et prix.
Adaptateur pour carte CompactFlash.
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Un SSD stocke les données (documents, musique, film…) sur de la mémoire flash, de la même manière qu'une simple clé USB. Un SSD est donc un support de mémoires flash relié à l'ordinateur, souvent par SATA III, mais progressivement remplacé par PCI, pour plus de performance. Cette mémoire flash, répartie sur la carte en plusieurs modules, est pilotée par un contrôleur qui organise le stockage et la répartition des données sur l'ensemble de la mémoire. Les données échangées entre le système d'exploitation et la mémoire transitent par une mémoire tampon. Le SSD fonctionne logiciellement par un BIOS interne qui permet entre autres, la manipulation de divers paramètres et l'affichage de beaucoup d'informations non visibles par l'intermédiaire du système d’exploitation.
Caractéristique | SSD | Disque mécanique |
---|---|---|
Temps d'accès aléatoire | Environ 0,1 ms | De 2,9 à 12 ms |
Vitesse de lecture/écriture | De 27 Mo/s à 3 Go/s[9] | De 12 à 260 Mo/s |
IOPS | De 8 000 à 3 000 000 (connexion PCIe, plusieurs téraoctets) | Dépend de la vitesse de rotation, du nombre d'axes, du temps |
Fragmentation | Aucun ou très peu d'effet (accès direct à chaque cellule) | Dépend du type de système de fichiers Augmente avec le temps |
Bruit | Aucun (pas de pièce en mouvement) | Variable dépendant du déplacement des têtes de lecture Ayant tendance à s'accentuer avec le temps |
Vulnérabilités | Sensible au nombre de cycles d'écriture Coupures de courant qui peuvent rendre le lecteur irrécupérable sur certains (anciens) modèles[10] |
Chocs et vibrations, sensibles aux champs magnétiques |
Taille | 4,57-6,35 cm (1,8-2,5″) (en fonction des modèles) | 4,57-6,35-8,89 cm (1,8-2,5-3,5″) (en fonction des modèles) |
Masse | Quelques dizaines de grammes | Jusqu'à près de 700 g |
Durée de vie | Garantie constructeur allant de 1 à 10 ans Cycles d'écriture garantis : 10 000 (SLC), 5 000 (MLC) et 1 000 (TLC)[réf. nécessaire] |
2 à 5 ans (voire plus) en fonction de la charge et des conditions d'utilisation |
Rapport coût-capacité | environ 0,4 €/Gio (2014) | environ 0,04 €/Gio (2014) |
Capacité de stockage | Jusqu'à 16 To (Samsung PM1633a)[11] | Jusqu'à 10 To (HGST de Western Digital)[12],[13]. |
Consommation | 0,1 - 0,9 W (veille) jusqu'à 0,9 W (activité) | 0,5 à 1,3 W (veille) 2 à 4 W (activité) |
Il existe trois types de mémoire flash :
Le stockage de plusieurs bits par cellule permet de diminuer fortement le coût de fabrication, puisque la densité est au minimum doublée, mais dégrade les performances, surtout en écriture, et réduit grandement la durée de vie des cellules. Sur des mémoires 50 nm, les SLC supportent environ 100 000 cycles écriture/effacement. La MLC a une durée de vie de l'ordre de dix fois inférieure, allant d'environ 3 000 à 10 000 cycles par cellule, selon les modèles. La TLC est la technologie ayant la plus faible durée de vie avec environ 1 000 cycles d'écriture par cellule[14]. Plusieurs constructeurs les offrent avec une garantie de 5 à 10 ans[15], ce qui ne prémunit pas contre la perte de données, mais garantit qu'en cas de défaillance (si on a gardé ses preuves d'achat ou qu'on s'est enregistré par Internet) sera fourni un SSD neuf de caractéristiques équivalentes sur lequel on pourra restaurer sa dernière sauvegarde.
La majorité des SSD grand public utilisent de la mémoire MLC (en 2017 c'est le TLC qui est largement majoritaire), tandis que la mémoire SLC se retrouve dans les SSD destinés aux entreprises et aux serveurs, ce qui crée le problème principal du SSD grand public : la limite des cycles d'écriture[16].
Innodisk, concepteur de SSD pour applications industrielles, a breveté la technologie iSLC, qui doit garantir une performance plus durable et plus fiable que les classiques flash NAND MLC, mais à un moindre coût[17]. Il existe aussi une variante du type MLC, appelée eMLC (pour Enterprise MLC) qui permet plus de cycles d'écritures[18].
La durée de vie d'un disque dur SSD s'estime d'une manière un peu différente des disques durs traditionnels.
Elle tient compte essentiellement de deux caractéristiques techniques :
Le TBW est défini par la formule suivante[20],[21] :
Il se calcule à partir des trois éléments suivants :
Il existe également une autre façon d'exprimer le TBW, on verra parfois apparaître dans certaines documentations le terme DWPD (de l'anglais Drive Writes Per Day).
Alors que le TBW exprime la quantité maximale de téraoctets pouvant être transférés sur le disque SSD pendant toute la durée de sa vie, le DWPD exprime le nombre de fois que la capacité totale du disque SSD peut être réécrite par jour, cette valeur ne dépend pas de la capacité du disque contrairement au TBW.
En général, le TBW est utilisé pour des disques SSD d'entrée de gamme, alors que le DWPD est plutôt réservé pour des disques SDD à usage professionnel comme ceux qui sont intégrés dans des serveurs par exemple.
Le DWPD se calcule à partir du TBW et de la période de garantie du constructeur, il est défini par la formule suivante[23],[24]:
La formule est réversible, on peut également calculer le TBW à partir du DWPD et de la durée de garantie du disque SSD :
Remarque : La conversion d'unité entre le gigaoctet et le teraoctet exprime un rapport de 1024 (2^10). Cependant, par souci de simplicité, certains fabricants arrondissent ce ratio à 1000 dans les formules, ce qui peut générer une petite différence sur les résultats de conversion.
D'autres technologies peuvent influencer la durée de vie, comme la prise en charge ou non des commandes TRIM.
La commande TRIM, disponible sur la plupart des modèles récents de SSD, permet aux systèmes d'exploitation modernes d'éviter que les performances ne se dégradent avec le temps. Elle est supportée par les systèmes d'exploitation :
Elle sert à notifier le SSD lors de l'effacement d'un fichier. Le contrôleur du SSD peut alors effacer les cellules de mémoire flash anciennement utilisées, afin d'optimiser les écritures ultérieures qui pourront alors être effectuées sans avoir à réaliser l'effacement préalable imposé par la technologie de la mémoire flash.
Cette technique permet également d'augmenter la durée de vie des SSD, à la condition de laisser suffisamment d'espace libre sur le disque, en effectuant une rotation sur les cellules utilisées à chaque écriture. Plus l'espace disque disponible est faible, plus les écritures seront fréquemment sur les mêmes cellules et réduira donc l'efficacité de cette technique.
Le fabricant Kingston, sur son modèle SSDNow V+ 100, annonce une technologie permettant un résultat proche des systèmes d'exploitation couplés avec des SSD offrant la commande TRIM, tout en étant disponible pour tous les types de systèmes d'exploitation. Cette solution nommée « Garbage Collector » (en français, ramasse-miettes) fonctionne au niveau du micrologiciel du SSD, indépendamment du système d'exploitation[réf. nécessaire].
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