Une caméra argentique est une caméra qui enregistre sur une pellicule photographique. Son utilisation est actuellement quasiment limitée au domaine de la cinématographie et est en déclin.
Le terme caméra est issu du latin camera qui signifie « chambre » en français. La camera obscura (« chambre noire ») est un dispositif optique, connu depuis l'Antiquité, qui permet la formation d'une image inversée d'une scène. Les peintres de la Renaissance l'utilisaient pour obtenir plus rapidement et plus précisément le tracé des paysages ou des architectures qu’ils voulaient représenter, notamment s’ils désiraient rendre les perspectives, mais dont ils avaient évoqué avec ravissement le spectacle miniature que ce dispositif donnait de la nature. « Une belle peinture, raccourcie en perspective, qui représente naïvement bien ce que jamais peintre n’a pu figurer sur son tableau, à savoir le mouvement continué de place en place[1]. » L’appellation chambre photographique est conservée de nos jours pour désigner des appareils photographiques à grand format, permettant justement, par décentrement et basculement, de corriger ou modifier les lignes de fuite.
En langue anglaise, camera signifie exclusivement un appareil photographique. En ce qui concerne la captation d'images animés, les termes movie camera, digital video camera ou camcorder, etc. précisent le type de production, de surface sensible, etc. Il en va de même pour les termes caméra et ciné-caméra, au Canada francophone (bien que ces acceptions y soient en régression). Il faut donc se méfier des traductions parfois hâtives concernant les précurseurs ou pionniers du cinéma, qui laissent croire que l’on parle d’une caméra de cinéma, alors que le texte anglais original ne faisait qu’évoquer un appareil photo.
Le cinéma naît après l'invention en 1888 par l'Américain John Carbutt du ruban souple transparent en nitrate de cellulose, que l'industriel américain George Eastman met sur le marché de la photographie en 1889 sous la forme de rouleaux de 70 mm de large sans émulsion. Grâce à cette invention, la première caméra de cinéma dépassant le stade du dépôt de brevet et ayant franchi les stades successifs, d'abord de la prise de vues cinématographique, puis de la présentation au public, est le Kinétographe, appareil américain de 1891, utilisant d'abord un bobineau de 19 mm de large (un pouce) à défilement horizontal, imaginé par l'inventeur américain Thomas Edison et mis au point par son assistant et premier réalisateur du cinéma, le franco-britannique William Kennedy Laurie Dickson, secondé par William Heise. Les photogrammes sont circulaires, d'environ 12 mm de diamètre, dernière survivance des vignettes rondes des jouets optiques. Une autre machine, le Kinétoscope, permet de visionner les films impressionnés, individuellement par le biais d'un système de loupes et d'une puissante ampoule, la restitution du mouvement étant assurée par un obturateur à disque mobile selon le principe du stroboscope car le film passe en continu (et en boucle). Le terme anglais film est employé dans ce sens pour la première fois par Thomas Edison[2].
Le format n'est pas parfait, les images, trop petites, manquent de définition quand le sujet visé est large (personnage en pied par exemple). Aussi, l'équipe d'Edison utilise ensuite un film de 35 mm (l'exacte moitié du support Eastman), à défilement vertical, aux photogrammes rectangulaires, entraîné par 4 perforations de chaque côté de l'image, qui devient rapidement le standard des pellicules de cinéma professionnelles. « Kinétographe (en grec, écriture du mouvement) : caméra de l’Américain Thomas Edison, brevetée le 24 août 1891, employant du film perforé 35 mm et un système d’avance intermittente de la pellicule par « roue à rochet ». Entre 1891 et 1895, Edison réalise quelque soixante-dix films[3] » et « Edison fit accomplir au cinéma une étape décisive, en créant le film moderne de 35 mm, à quatre paires de perforations par image[4]. »
Tout au long du XXe siècle, les caméras sont construites selon deux modèles.
Les films vierges étant conditionnés par les fabricants de pellicules selon des longueurs normalisées, les fabricants de caméras ont adapté leurs machines à ces standards. Les magasins ou chargeurs de tous les modèles de caméras présentent ainsi les mêmes conditionnements.
Types Arriflex 16 Standard, Arriflex 35 IIC, Paillard H16, Pathé Webo M, Kodak 16, Bell & Howell Eyemo 16 et 35, Leblay 35 :
Types Caméflex 16 ou 35, Arriflex 16 et 16SR, Paillard 16, Pathé Webo 16, Beaulieu 16, Éclair 16, Arriflex 35-35BL, Aaton 16 ou 35, Came 300 reflex 35, Debrie Super Parvo Color 35, Sinclair 35, Vinten 35, Vista Vision 35, Mitchell NC et BNC 35, Panavision-Panaflex 35, etc :
Si les mécanismes diffèrent d’une marque à l’autre, ils sont tous basés sur les mêmes principes.
Sur le boîtier est fixé l’objectif ou une tourelle pivotante portant deux à quatre objectifs de focales différentes. L’objectif utilisé est équipé d’un porte-filtres et d’un pare-soleil qui peut s’adapter à tous les objectifs présents sur la tourelle.
Les premiers opérateurs du cinéma filment à l’aveuglette. Le cadrage est obtenu avant le chargement de la pellicule par observation directe à travers la fenêtre de prise de vues. Une fois la caméra chargée, l’opérateur se contente de tourner la manivelle, il ne peut pas contrôler son cadre au cours de la prise de vues. « Comme la majorité des opérateurs de l’époque étaient à l’origine des photographes, ils avaient l’œil aiguisé par l’expérience et, tout en tournant la manivelle, ils pouvaient se rendre compte que leur sujet risquait de sortir du cadre et de passer hors champ. Pour éviter d’être obligés de recommencer la scène et de gâcher de la pellicule, ils avaient trouvé la solution de déplacer le plus rapidement possible la caméra sur son support, au jugé! Ainsi, les mouvements heurtés que l’on remarque parfois dans les films primitifs sont de simples rattrapages de cadre et non des panoramiques destinés à suivre un mouvement ou décrire un lieu[6]. » Les caméras sont d’abord et pendant plusieurs décennies équipées d’un tube de visée disposé au-dessus ou sur le côté (gauche) du boîtier. Un réglage simple par vis permet de corriger le défaut de parallaxe, l’image visée n’étant pas dans l’axe de l’image filmée. Quand l’équipement standard prévoit une tourelle à plusieurs objectifs (comme la caméra de Bell & Howell modèle 2709, qui équipe tous les studios américains de 1909 à 1927), le tube de visée est lui-même affublé d’une petite tourelle qui pivote en même temps que la grande, mettant en place une optique couvrant le même champ que l’objectif principal. La mise au point précise se fait par un autre tube de visée, installé juste dans l’axe de la fenêtre de prise de vues, et que l’on utilise uniquement à l’arrêt de la caméra en basculant sur le côté le mécanisme d’entraînement (la couche dorsale anti-halo des pellicules ne permet pas de viser directement à travers le film au moment du passage dans le mécanisme intermittent).
En 1937, le groupe allemand Arnold & Richter met au point un système de visée original : un miroir, disposé en biais sur l’obturateur rotatif dont il est solidaire, renvoie au tube de visée l’image qu’il reçoit de l’objectif lorsque l’obturateur passe dans le faisceau de ce dernier. L’image, redressée, parvient à un œilleton cerclé de caoutchouc contre lequel l’opérateur appuie sa cavité orbitale. L’image visée coïncide avec l’image filmée — bien que cette image visée corresponde en réalité à un moment de l’action qui n’est pas enregistré puisque le système est en phase d’obturation ! —. C’est la visée reflex, avec la caméra Arri (Arnold & Richter) pour film 35 mm.
En 1891, la première caméra du cinéma, le Kinétographe, est équipée d’un moteur électrique branché sur le secteur, ce qui lui enlève toute autonomie et lui confère une lourdeur qui confine cet appareil au premier studio de cinéma : la Black Maria. En revanche, les premières caméras européennes, aussi bien le Cinématographe des frères Lumière que le Kineopticon de Birt Acres et la Kinetic de Robert W. Paul, se veulent portables et sont actionnées en conséquence avec une simple manivelle. L’arrivée du cinéma sonore rend obligatoire l’entraînement de la caméra par un moteur électrique synchrone branché sur courant continu (secteur ou accumulateurs), afin de tourner au même pas que le moteur de l’enregistreur du son optique. Mais les caméras du cinéma muet sont dès 1920 munies d’un moteur électrique dès lors qu’il s’agit de tourner en studio, la manivelle servant essentiellement aux prises de vues en extérieurs. Dans les années 1950, l’arrivée sur le marché des procédés d’enregistrement magnétiques permet de remplacer les lourds enregistreurs à son optique (installés dans un camion-son) qui exigent un développement et un tirage préalables pour vérifier la qualité de leur enregistrement. Les enregistreurs magnétiques utilisés sont encore au format 35 mm perforé et sont aussi encombrants que les précédents mais permettent une vérification immédiate de la qualité. Enfin, un procédé est mis au point avec une régulation à quartz de la rotation du moteur de la caméra, et la même pour des enregistreurs son de plus petite taille utilisant la bande souple au format ¼ de pouce : Perfectone, Nagra, Uher, Stellavox, dont les enregistrements sont ensuite recopiés sur bande son perforée 35 mm (ou 16 mm). Les caméras peuvent aussi être équipées de moteurs à vitesse variable pour atteindre toutes les cadences, des plus basses jusqu’à une centaine d’images par seconde. Pour des cadences plus importantes, jusqu’à quelque cinq cents images par seconde, on utilise des caméras spéciales. Pour des cadences du type image par image, les caméras utilisées sont là aussi dédiées à ce seul usage.
Le mécanisme de déplacement intermittent de la pellicule génère un bruit caractéristique de cliquetis : les griffes heurtent le bas des perforations. Dès l’apparition du cinéma sonore, l’élimination de ce bruit est un problème majeur, pallié au début par l’enfermement de la caméra dans une cabine isolée sur le plan acoustique. Une autre solution fait partie de la muséologie : le boîtier de la caméra est doublé par un caisson métallique aux parois isolantes, appelé un blimp. Les caméras ainsi équipées accusent en plus de leur propre poids un supplément de plusieurs dizaines de kilogrammes. La dernière solution est de construire une caméra dont la conception, utilisant des technologies et des matériaux adéquats, limite au maximum l'émission de bruits de fonctionnement. Ces caméras sont dites « autosilencieuses ».
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