Titre québécois | La Matrice |
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Titre original | The Matrix |
Réalisation | Les Wachowski |
Scénario | Les Wachowski |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Warner Bros. Village Roadshow Pictures Groucho II Film Partnership Silver Pictures |
Pays d’origine |
États-Unis Australie |
Genre | Science fiction |
Durée | 136 minutes |
Sortie | 1999 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Matrix (en France) ou La Matrice (au Québec et au Nouveau-Brunswick) (The Matrix) est un film australo-américain de science-fiction[1], un « cyberfilm[2]», écrit et réalisé par Andy et Larry Wachowski et sorti en 1999.
Il dépeint un futur dystopique dans lequel la réalité perçue par la plupart des humains est en fait une simulation virtuelle appelée la « Matrix », créée par des machines douées d'intelligence afin de soumettre la population humaine et de se servir de la chaleur et de l'activité électrique de leur corps comme source d'énergie. Le programmeur informatique Neo apprend cette vérité et est entraîné dans la rébellion contre les machines, composée d'autres personnes libérées du monde virtuel comme lui.
Matrix est connu pour avoir popularisé l'effet visuel connu sous le nom de bullet time, dans lequel la progression des personnages est perçue comme étant au ralenti tandis que la caméra paraît se déplacer à vitesse normale. Le film est un exemple du sous-genre cyberpunk[3]. Il contient de nombreuses références à des idées philosophiques et religieuses, et rend hommage de façon proéminente à des œuvres telles que l'Allégorie de la caverne de Platon[4], Simulacres et simulation de Jean Baudrillard[5] et Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll[6]. L'approche des Wachowski des scènes d'action indique leur attrait pour l'animation japonaise[7] et les films d'arts martiaux, et l'utilisation de combats chorégraphiés (en) et du wire fu issus du cinéma d'action hongkongais aura une influence sur les productions cinématographiques hollywoodiennes suivantes.
The Matrix sort aux États-Unis le , et totalise des recettes de 460 millions $ dans le monde. Il est très bien reçu par la critique[8],[9] et remporte quatre Oscar, ainsi que d'autres récompenses, telles que des BAFTA et des Saturn Awards. Les critiques félicitent Matrix pour ses effets visuels innovants, sa technique et son côté grand divertissement. Le film est depuis apparu dans la liste des plus grands films de science fiction[10],[11],[12], et, en 2012, entre dans le National Film Registry pour conservation[13]. Il est considéré comme l’un des films du genre le plus important de son époque[14],[15].
Matrix est le premier volet de la trilogie Matrix qui se poursuivra avec les films Matrix Reloaded et Matrix Revolutions, sortis en 2003. La franchise a également été élargie vers la bande-dessinée, le jeu vidéo et le court-métrage d'animation, dans lesquels les Wachowski se sont fortement impliqués, et a même inspiré des livres et des théories sur des idées religieuses et philosophiques.
Thomas A. Anderson (Keanu Reeves), un jeune informaticien connu dans le monde du hacking sous le pseudonyme de Neo[16], est contacté via son ordinateur par ce qu’il pense être un groupe de hackers. Ils lui font découvrir que le monde dans lequel il vit n’est qu’un monde virtuel dans lequel les êtres humains sont gardés inconsciemment sous contrôle.
Morpheus (Laurence Fishburne), le capitaine du Nebuchadnezzar, contacte Néo et pense que celui-ci est l’Élu qui peut libérer les êtres humains du joug des machines et prendre le contrôle de la matrice (selon ses croyances et ses convictions).
En 1994, les Wachowski présentent le script d’Assassins à la Warner. Le président de la production de l'époque, Lorenzo di Bonaventura, lit le script et en achète les droits, ainsi que ceux de deux autres scénarios des Wachowski : Bound et Matrix. À la suite du succès critique de Bound, première réalisation des Wachowski, ils parviennent à monter le projet Matrix[18].
Le producteur Joel Silver est venu demander aux studios Warner de produire le premier volet de Matrix, ces derniers n'ont accepté de le financer que sur la base d'un accord de distribution exclusive[réf. souhaitée] avec sa société de production Silver Pictures. De plus, Matrix étant dès le départ prévu comme une trilogie[19],[20], ils acceptèrent d'envisager de produire deux suites[réf. souhaitée] pour la vidéo en cas de succès.
Le rôle de l'Agent Smith a été proposé à l'acteur français Jean Reno[21], qui l'a décliné pour tourner le film Godzilla[22]. Will Smith a été envisagé pour incarner Néo, mais il a refusé le rôle pour tourner le film Wild Wild West[23]. Il indique qu'il n'était pas convaincu par le pitch[24] et qu'il aurait joué le rôle moins bien que Keanu Reeves[24],[25].
D'autres rumeurs ont entouré le choix de l'acteur pour le rôle de Neo, avec les noms de David Duchovny, Leonardo DiCaprio et Johnny Depp[26], mais aussi de Brad Pitt et Ewan McGregor[26],[27]. Val Kilmer a été envisagé pour jouer Morpheus et Jada Pinkett Smith pour Trinity[27].
Le tournage a duré 25 semaines (118 jours, soit une moyenne de 1 minute et 8 secondes de film par jour) et s'est déroulé pour l'essentiel à Sydney en Australie[27], aux Fox Studios Australia ainsi que dans plusieurs quartiers de la ville. Certains plans extérieurs ont été tournés à Nashville dans le Tennessee et San Francisco en Californie.
Certains décors du film Dark City (Alex Proyas, 1998) sont réutilisés pour Matrix, notamment lors de la poursuite nocturne sur les toits d'immeubles où Trinity tente d'échapper aux agents[27].
Sortie | [28] |
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Durée | 62:36 |
Genre | rock, rock alternatif, nu metal |
Producteur | Guy Oseary, Russ Rieger |
Label | Warner Bros. / Maverick |
Critique |
Bandes originales de Matrix
Cet album constitue la bande originale du film, composée de chansons de plusieurs groupes et artistes de rock comme Marilyn Manson, Rob Zombie, Rage Against the Machine ou encore Rammstein.
Certaines chansons présentes dans le film n'apparaissent pas sur l'album : Dissolved Girl de Massive Attack, Plasticity de Plastikman, Minor Swing de Django Reinhardt et I'm Beginning to See the Light de Duke Ellington.
Sortie | [29] |
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Enregistré | Newman Scoring Stage (Los Angeles) |
Durée | 29:53 |
Genre | musique de film |
Compositeur | Don Davis |
Label | Varèse Sarabande |
Critique |
Bandes originales de Matrix
The Matrix: Music from the Motion Picture
(1999) The Matrix Reloaded: The Album
(2003)
Le 2e album commercialisé comprend 10 pistes de la musique originale composée par Don Davis.
Ces morceaux ne donnent qu'un aperçu de 30 minutes de la musique qu'il a créée pour le film. Le réel travail orchestral tient en fait sur un album, de deux CD de 50 minutes chacun, intitulé The Complete Motion Picture Score. C'est notamment dans cet album, très rare, que l'on retrouve la musique de la séquence du début dans sa version complète, ainsi que la musique du combat entre Neo et Smith dans le métro (The Subway Fight) mais aussi celle de la scène du miroir (The Lafayette Mirror) ou encore celle du combat dans le Dojo entre Neo et Morpheus (Bow Whisk Orchestra et Switch Or Break Show, dont les titres sont des anagrammes de Wachowski Brothers).
Il est possible d'écouter la totalité de la composition avec la première édition américaine du DVD. En effet, ce DVD contient 2 pistes : la VO et la musique uniquement.
Il y a également The Matrix Revisited, qui propose 41 morceaux. Suivant la version, les pistes sont cachées ou non[30].
Sources et distinctions complètes : Internet Movie Database[31]
Récompenses |
Nominations |
L'apparition des robots, au service de l'homme puis de l'Intelligence artificielle, a entraîné une confrontation entre humains et machines, lesquelles ont finalement fabriqué leur propre domaine et concurrencent directement celui des humains. Cette confrontation s’est intensifiée lors du jugement d’un robot pour meurtre, de la haine grandissante contre eux et lors de la création d'un État uniquement dédié aux robots dans le Moyen-Orient qui a fait basculer l'économie mondiale (voir Animatrix).
« Nous vous l’avions bien dit, ça devait arriver : à force de produire des machines pour vous servir, vous êtes devenus vous-mêmes les esclaves de vos instruments. »
— Patrice Maniglier, « Mécanopolis, Cité de l’avenir[32] »
Voyant leurs forces diminuer au fil du temps, les Humains ont recouvert la terre d'un épais nuage, provoquant un « hiver nucléaire », empêchant ainsi les rayons du soleil (la seule source d'énergie abondante utilisable par les Machines) de passer. Les Machines ont donc dû chercher une nouvelle source d'énergie et ont tourné leurs recherches vers la bio-électricité. Une fois la victoire acquise, les machines ont fabriqué les tours nécessaires au fonctionnement et à la maintenance de leurs générateurs, et se sont assurées d'une production régulière d'humains en les cultivant et en les conservant dans des cocons remplis d'un liquide nutritif. Une fois le cocon connecté sur une tour, les câblages permettent de fournir l'air à l'humain ainsi que de renouveler le liquide nutritif, et à prélever sa bio-électricité. Le problème était qu'emprisonnés de la sorte, dans un état végétatif, les Humains ne fournissaient pas assez d'énergie. Les Machines ont donc créé la Matrice, sorte d'univers virtuel dans lequel les Humains sont projetés sous forme d'avatars, et peuvent s'y épanouir, de sorte que leurs cerveaux produisent une activité électrique bien plus importante en réaction aux stimulus virtuels, et apportent ainsi une quantité d'énergie considérable aux Machines[33]. Les humains n'ont donc pas conscience de la réalité et du « monde qu'on superpose à leur regard ».
« La Matrice est universelle. Elle est omniprésente. Elle est avec nous ici, en ce moment même. Tu la vois chaque fois que tu regardes par la fenêtre, ou lorsque tu allumes la télévision. Tu ressens sa présence, quand tu pars au travail, quand tu vas à l’église, ou quand tu paies tes factures. Elle est le monde, qu’on superpose à ton regard pour t’empêcher de voir la vérité[34]. »
— Morpheus, Matrix, 1999
L'exigence de productivité explique aussi pourquoi l'univers de la matrice est imparfait, avec son lot de souffrances et d'épreuves pour chacun des branchés. Le grand architecte raconte à Néo que la première version de la matrice avait été conçue sur le modèle d'un monde idéal, mais avait été remaniée du fait de son manque de dynamisme. Cependant, cette matrice imparfaite contient différents bugs, qui se manifestent à travers les nombreuses légendes, folklores et mythologies qui émaillent l'Histoire (vampires, loups-garous, anges, miracles et autres apparitions étranges...). Parmi eux, le plus important est l'apparition d'un homme qui peut jouer avec les paramètres de ce monde virtuel. Cet homme est considéré comme un Élu par les quelques dizaines de milliers d’humains qui ont pu survivre dans le monde réel, cachés sous Terre dans la ville de Sion, dont ceux qui ont été débranchés à la suite de leur choix de prendre la pilule rouge proposée par Morpheus, qui ont voulu « découvrir la vérité ». Les Humains libres voient en l’Élu le sauveur de l’humanité, attendant de lui qu'il apporte la victoire sur les machines, et la libération des prisonniers de la Matrice.
Cependant, tout au long de leur combat, les rebelles doivent affronter les agents de la Matrice chargés de réparer les bugs, ainsi que des hackers cyniques (tel que le Mérovingien) qui se satisfont de la réalité virtuelle générée par les machines, et préfèrent conserver leur business d'exploitation de programmes.
« N'envoyez jamais un humain faire le travail d'un programme[35]. »
— Agent Smith, Matrix, 1999
Sur le plan esthétique, son emploi intensif d’une technique de tournage (existant antérieurement mais assez peu utilisée) : le bullet time, effet de « caméra mobile » (une série d'appareils photo disposées en cercle) autour d’un sujet en mouvement ralenti, a séduit les spectateurs. Cette technique inventée par Emmanuel Carlier en 1995 fut utilisée par Michel Gondry dans une publicité pour Smirnoff en 1997, la première utilisation au cinéma fut sans doute dans Perdus dans l'espace (Lost in Space) de Stephen Hopkins (1998). De nombreux éléments graphiques ont été repris de Ghost in the Shell de Mamoru Oshii, notamment le générique[36].
La manière de filmer est très inspirée du cinéma de Hong-Kong et de John Woo, les thèmes sont des classiques du cyberpunk, avec des éléments de Tron (Steven Lisberger, 1982, le nom de M. Anderson étant le nom d’un programmeur dans l’histoire de Tron) et de Terminator (James Cameron, 1984) pour le thème central (les machines dominant le monde dans le futur). Le film Nirvana, réalisé par Gabriele Salvatores, est également une source d'inspiration pour Matrix[réf. souhaitée].
La science-fiction est qualifiée de « révélateur de notre rapport à la technologie[37] », dans le sens où elle retranscrit les « fantasmes », « questions » qui se développent parallèlement aux progrès techniques, scientifiques, mais aussi, en même temps que l’évolution des lois et des mœurs[38].
« The Matrix est la saga qui va marquer, comme Star Wars ou Dune. Même mélange universel de philosophie, de culture ancienne, de légendes et de mythes. Même grosse soupe spirituelle d’où doivent émerger un leader guerrier, un élu noble, sa fiancée, une prophétie, une entité ennemie, une rébellion, une guerre »
— Voir, 15 mai 2003[39]
Des articles de presse ont souligné lors de sa sortie, la récupération ou l'utilisation par Matrix de concepts ou mots existants déjà préchargés de sens et sur lesquels il se greffe : « Morpheus » (Morphée divinité des rêves, donc de l'illusion), le lapin blanc de Lewis Carroll, la notion d’éveil inspirée du bouddhisme, la Bible (messianisme avec l'élu, les noms « Nebuchadnezzar » et « Zion » sont les transcriptions phonétiques anglaises de « Nabuchodonosor » et « Sion ». « Trinity » est la Trinité)…
Il peut être vu d'un œil dénonçant une élite dominant le monde, dans la mesure où la matrice contrôlée par les machines représente le contrôle de notre société actuelle par une élite.
Elle peut aussi bien être considérée comme une reprise adaptée au monde moderne du concept hindouiste de la mâyâ et de l’allégorie de la caverne de Platon[40],[41], où le monde que nous voyons ne reflète que les ombres du réel.
« cinéma pour préparer à Platon, aurait dit Pascal, s’il avait su »
— Matrix, machine philosophique, Alain Badiou, p. 129[41]
Cette adaptation est un thème qui a souvent été abordé par la science-fiction de la seconde moitié du XXe siècle. On peut évoquer :
Dans ces deux œuvres comme dans Matrix le monde perçu est suggéré à l'esprit humain inconscient. Dans diverses œuvres la science-fiction a aussi longuement traité du sujet des mondes virtuels parallèles connectés au nôtre. Il s'agit souvent de simulacres électroniques ou d'univers gérés par des ordinateurs. On peut évoquer :
On peut noter que le film a d'ailleurs suscité un livre de philosophie regroupant plusieurs contributions : Matrix, machine philosophique (éditions Ellipses, 2003).
Le désir de rechercher une explication d’ensemble a engendré une profusion d'hypothèses, aucune n'ayant jamais été confirmée ni démentie par les Wachowski. L’une d’entre elles en fait une synthèse rassemblant des visions philosophiques très diverses, dont, entre autres la philosophie de Berkeley, de Descartes, de Spinoza, Karl Marx ou encore Nietzsche[41],[15]. Le court-métrage The philosophy and the Matrix en a été tiré. Une troisième y voit une vision tiers-mondiste en arguant du fait que les agents sont toujours des blancs habillés uniformément à l'occidentale, alors que les autres personnages reflètent, surtout à partir du deuxième film, la diversité des populations de la planète. Une quatrième y voit une théorie développée par des sources ufologiques ou par Robert Monroe, Valdamar Valerian, ainsi que Laura Knight-Jadczyk, qui expliquent que toute forme de vie terrestre est une source d'énergie pour des entités d'une dimension supérieure compénétrant la nôtre, source qui de ce fait, doit être tenue sous contrôle, etc.
L’aspect numérique mis en avant dans le film s’inscrit dans la culture actuelle, dite « culture technologique ». On y voit ainsi des références à Microsoft, Apple. L’enseignement secondaire développe cette tendance en facilitant l’accès aux nouvelles techniques de communications aux élèves[42].
Les sections « Anecdotes », « Autres détails », « Le saviez-vous ? », « Citations », « Autour de... » , etc., peuvent être inopportunes dans les articles (juillet 2015).
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Les références à divers films, contes ou autres œuvres sont nombreuses dans Matrix :
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