Le permis de conduire est un droit administratif de circuler donnant l'autorisation de conduire sur une route publique un ou plusieurs véhicules tels que automobile, motocyclette, cyclomoteur, camion ou autobus, dans une zone géographique donnée, généralement un pays. La délivrance du permis de conduire peut être soumise selon les cas et les lois locales à un test d'aptitude à la conduite de niveau de difficulté variable ainsi qu'à des exigences d'âge minimal. En cas d'accident, l'absence de permis du conducteur impliqué entraîne l'annulation de l'assurance, et les coûts sont à la charge de l'individu. Des sanctions pénales sont également prévues.
Carl Benz, inventeur de l'automobile moderne, a dû recevoir une autorisation écrite des autorités du Grand-duché de Bade pour pouvoir utiliser sa voiture sur les routes publiques en 1888 après une plainte de la population locale à propos du bruit et de l'odeur de son Motorwagen[1]. Ensuite, jusqu'au début du XXe siècle, les autorités européennes fournirent des permis pour conduire des véhicules à moteur sur demande[1]
Une exigence fut mise en place sur l'obligation du permis pour conduire pour la première fois dans le Motor Car Act 1903 (en) au Royaume-Uni. Chaque propriétaire de voiture devait enregistrer son automobile auprès de l'autorité gouvernementale locale et devait pouvoir fournir la preuve de cet enregistrement sur demande. L'âge minimum était alors fixé à 17 ans. Le permis donnait à son porteur l'autorisation de rouler sur route à la vitesse maximale de 20 miles par heure soit environ 32 km/h[2]. Le test de conduite obligatoire fut introduit en 1934, avec l'entrée en vigueur de la loi Road Traffic Act 1934 (en)[3].
En France, le , Léon Serpollet passe le premier examen de conduite sur un tricycle de sa conception, puis obtient en 1891 la première autorisation de circuler à 16 km/h[4]. La duchesse d'Uzès est la première femme française à obtenir le certificat de capacité en avril 1898, mais aussi la première femme à recevoir une contravention, avec son fils, ainsi que le relate le journal Le Matin du 3 juillet 1898, pour excès de vitesse au bois de Boulogne, la vitesse étant alors limitée par l'ordonnance du à 20 km/h en rase campagne et à 12 km/h en ville[5],[6],[7]. C'est cette même ordonnance de 1893 prise par le Préfet Louis Lépine qui instaure la nécessité d'obtenir un certificat de capacité pour circuler dans le périmètre de la préfecture de police de Paris, au départ pour les hommes de plus de vingt-un ans. Il est délivré par les ingénieurs des mines après avoir fait quelques manœuvres de démarrage et arrêt[4],[8]. Le certificat de capacité est ensuite étendu à toute la France le , la vitesse maximale est dans le même temps portée à 30 km/h en rase campagne et à 20 km/h en ville[4].
En Prusse, faisant alors partie de l'Empire allemand, le permis devint obligatoire le 29 septembre 1903. Un test sur les compétences mécaniques devait être passé et le Dampfkesselüberwachungsverein (« association de supervision de la machine à vapeur ») était chargé de mener ces tests[1]. En 1910, le gouvernement impérial allemand appliqua la mesure du permis obligatoire à l'échelle nationale établissant un système exigeant des tests et un apprentissage du conducteur qui fut également adopté dans d'autres pays[1].
En Europe, d'autres pays ont requis les tests de conduite au cours du XXe siècle, le dernier d'entre eux étant la Belgique. Jusqu'en 1977, il était possible dans ce pays d'obtenir un permis en réussissant un examen théorique mais sans avoir à passer d'examen de conduite[9],[10].
À mesure que le nombre de morts sur les routes augmentait en Amérique du Nord, les réactions publiques ont amené les législateurs à étudier les systèmes français et allemands[11]. Le 1er août 1910, la première loi nord-américaine relative au permis de conduire des véhicules à moteur entra en vigueur dans l'État américain de New York, bien qu'il n'était appliqué au départ que pour les conducteurs professionnels[12]. En juillet 1913, l'État du New Jersey devient le premier à requérir le permis pour tous les conducteurs avec un examen obligatoire préalable[13].
Pour les pays qui en sont membres, en 1968, la Convention de Vienne sur la circulation routière définit différents types de véhicules pour lesquels un permis est valable[14]:
A | Motocycles |
B | Automobiles < 3 500 kg |
C | Automobiles > 3 500 kg |
D | Transport de personnes |
E | Véhicules couplés |
Un permis de conduire obtenu dans l'Union européenne est valable dans l'Espace économique européen, sous réserve que la personne soit âgée d'au moins 18 ans. En dehors de ces pays, la réciprocité en matière d'échange de permis de conduire existe entre certains pays, comme la France et, entre autres, le Sénégal, le Maroc, le Japon (à condition de posséder une traduction agréée de son permis), certaines provinces canadiennes[15], ou certains États des États-Unis[16]. Tous les permis américains sont valables en France (avec le permis international[17]) pour de courts séjours.
Un permis de conduire international est un document établissant une version internationale traduite en plusieurs langues d'un permis de conduire national et qui permet à son porteur de circuler dans les nations le reconnaissant autre que la sienne propre. Le permis de conduire international, valide pour une durée maximale de trois ans, doit obligatoirement être accompagné du permis national valide. La Convention de Genève de 1949 donne un certain nombre de règles relatives à la sécurité routière et fixe notamment dans son annexe 10 le format du permis international. Cette convention est ratifiée par 95 pays[18].
Le Parlement européen à la suite d'une décision de sa commission des Transports[19] a voté en novembre 2006 la Directive 2006/126/CE du Parlement européen et du Conseil du 20 décembre 2006 relative au permis de conduire[20] qui crée un permis unique au niveau des États membres de l'Union européenne. La mise en circulation de ce permis est prévue le . Les États membres devront avoir remplacé les permis existants avant 2033. La carte en polycarbonate du permis ressemble à une carte plastifiée avec photo, identique dans tous les États membres de l'Union européenne. Son objectif annoncé est la lutte contre la fraude[21].
Cette directive a fait l'objet de vifs débats quant à la durée des permis[réf. souhaitée]. En effet, tous les permis ne seront désormais plus valables que pour durée finie de dix à quinze ans, quelle que soit leur catégorie. Les États membres sont libres de prévoir des examens médicaux lors du renouvellement administratif[22],[23].
En application de la loi no 89-469 du 10 juillet 1989[24], le permis à points est entré en vigueur en France le [25].
La réussite à l'examen permet d'obtenir un permis qui est validé sur un document de couleur rose, comportant la date d'obtention et la date limite de validité (applicable pour les handicapés et les titulaires des permis C, D et E ; les autres catégories n'ont pas de date limite de validité).
Un nouveau format de document remplace progressivement le « papier rose » dès 2013[26]. Il se présente sous la forme d'une carte plastifiée, au format d'une carte bancaire, munie d'une puce électronique recensant des informations sur le conducteur notamment ses infractions au code de la route[27]. Ceci intervient dans le cadre d'une harmonisation des permis de conduire au sein de l'Union Européenne, ils seront donc communs dans tous les pays concernés et valables 15 ans.
Les différentes catégories du permis de conduire autorisent la conduite des véhicules suivants[28] :
Aux véhicules de cette catégorie peut être attelée une remorque dans ces conditions :
Une formation supplémentaire de sept heures est requises dans les cas suivants :
Il ne faut pas dépasser la limite du poids total roulant autorisé (PTRA) du véhicule tracteur et respecter que le PTAC de la remorque doit être inférieur à 1,3 fois le poids à vide du véhicule tracteur[réf. souhaitée].
Depuis , la condition sur le poids total autorisé en charge de la remorque devant être inférieur ou égal au poids à vide du véhicule tracteur est supprimée[réf. souhaitée]. Ces catégories de permis sont en vigueur depuis le :
En Belgique, le permis de conduire peut être obtenu à partir de 18 ans. L'apprentissage de la pratique peut se faire dès l'âge de 17 ans en filière libre ou en auto-école. La filière auto-école se diffère de la filière libre par la délivrance d'une attestation permettant au candidat de prétendre à un permis provisoire lui permettant d'apprendre à conduire pendant 18 mois sans être accompagné d'un guide.[réf. nécessaire]
Le coût minimum d'un permis de conduire en Belgique en 2016 s'élève à 51 € en filière libre (15 € pour l'examen théorique et 36 € pour l'examen pratique)[43]. Avec un apprentissage par auto-école (20 heures de cours), le coût est compris entre 1000 € et 1500 €[43].
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La dénomination des permis de conduire est identique à l'Union Européenne. La Suisse ne possède pas le permis à points. En cas d'infraction à la loi fédérale sur la circulation routière (LCR), le conducteur peut être sanctionné par une amende financière simple sans incidence sur le permis, ou, dans les cas plus graves, d'un retrait de permis assorti d'une amende. La durée minimum du retrait de permis est d'un mois et peut aller jusqu'au retrait de permis définitif. Depuis le , le permis de conduire est édité uniquement au format carte de crédit (PCC) avec les indications inscrites en français, anglais, allemand, romanche et italien. L'ancien format était un papier bleu identique à la plupart des permis européens.
Depuis le , le processus d'obtention du permis de conduire se déroule en deux phases.
Pour obtenir son permis de conduire dans les catégories A et B, il faut être âgé de 18 ans et capable de discernement[réf. souhaitée]. Dans un premier temps, il faut suivre 10 heures de cours de premiers secours et obtenir une attestation de réussite. Ensuite, il faut passer l'examen théorique (code de la route) qui comprend 50 questions à choix multiples. Pour l'obtention du permis, il ne faut pas faire plus de 15 fautes[44]. En effet sur les quatre réponses possibles à chaque question, plusieurs solutions peuvent être correctes.
Pour obtenir un permis probatoire d'une durée de trois ans et avoir le droit de conduire seul et à l'étranger, l'élève conducteur doit réussir l'examen pratique d'une durée de 60 minutes[45], qui constitue en un parcours mixte en ville, sur route et autoroute. La réussite de l'examen est soumise à l'appréciation de l'expert de conduite, qui dispose d'une liste de critères auxquels il porte son attention lors de l'examen : respect des distances de sécurité, indication correcte des changements de direction, respect des limitations de vitesse, etc.
Dès la réussite de l'examen pratique, le jeune conducteur est au bénéfice d'un permis probatoire d'une durée de trois ans. Il est autorisé à conduire un véhicule seul et aucune mention ne figure derrière la voiture, contrairement au « A » français. Pendant cette période, il a l'obligation de suivre deux journées de formation. La première journée se déroule sur circuit et vise à entraîner les techniques du freinage d'urgence, de la distance à respecter entre les véhicules, de la vitesse à adapter à l'approche d'un virage (piste avec revêtement glissant et mouillé) et du regard. La deuxième journée se déroule sur route ouverte et vise à améliorer les défauts constatés. Un accent est aussi mis sur l'écoconduite. Durant cette période le jeune conducteur doit aussi adopter un comportement irréprochable. Ainsi, au premier retrait de permis, la durée probatoire est augmentée d'une année pour atteindre 4 ans sur la totalité. Au deuxième retrait de permis durant la période probatoire, le jeune conducteur est soumis à un délai d'attente d'une année[46], et doit ensuite recommencer entièrement le processus (cours de premiers secours s'il n'est plus valable, examen théorique, cours de sensibilisation, examen pratique, journées de formation complémentaire) pour obtenir un nouveau permis de conduire. Enfin, le jeune conducteur reçoit son permis définitif à la fin de la période probatoire en fournissant les attestations des cours de formation complémentaire au service des automobiles du canton de domicile.
En Suisse, la vitesse est limitée à 50 km/h en localité, 80 km/h hors localité et 120 km/h sur autoroute. À la suite d'un excès de vitesse[50], une amende proportionnelle à la faute est infligée au conducteur. Le permis de conduire est retiré pour 1 mois et l'infraction qualifiée de moyennement grave dès que la vitesse est supérieure à la limite autorisée de :
Pour des raisons techniques (précision du radar), une marge de sécurité (dépendant du moyen de mesure[52]) est retirée de la vitesse effectivement mesurée.
À la suite d'un excès de vitesse, une amende proportionnelle à la faute est infligée au conducteur. Le permis de conduire est retiré pour trois mois et l'infraction qualifiée de « grave » dès que la vitesse est supérieure à la limite autorisée de :
Si l'excès de vitesse est particulièrement important, d'autres mesures peuvent être prises. Elles sont dictées par la justice au cas par cas. Citons simplement la séquestration du véhicule, la peine de prison ou l'amende proportionnelle au salaire particulièrement dissuasive. L'amende record s'élève à 299 000 CHF (214 000 euros) pour un chauffard qui a été flashé à 140 km/h au lieu de 100 km/h dans le canton de Saint-Gall au volant d'une Ferrari Testarossa[53]. De plus, en cas d'accident à la suite d'une faute grave, si le conducteur n'a pas pris la clause spécifique d'assurance contre les fautes graves, l'assurance va se retourner contre le conducteur et lui réclamer un remboursement d'une partie du dommage causé, en fonction de la gravité de la faute commise. Les montants réclamés sont très importants et le fautif se retrouve très souvent à vivre avec le minimum vital en termes de ressources financières, même s'il est universitaire et qu'il gagne très bien sa vie, la différence étant prélevée par le juge pour payer la dette qu'il aura contracté.
Lors de la notification d'un retrait de permis par l'autorité administrative (Commission des mesures administratives), le conducteur dispose généralement d'un délai de six mois pour déposer son permis. La durée totale du retrait de permis devra être exécutée en une seule fois. Si le conducteur se fait retirer le permis pour un mois, il ne peut pas le déposer durant deux semaines pour les vacances de fin d'année et deux semaines à un autre moment.
Concernant l'alcool, la Suisse tolère un taux de 0,5 ‰. Dès 0,8 ‰[54], le permis est retiré avec effet immédiat pour des raisons de sécurité. Il est ensuite restitué au conducteur en attendant que son cas soit jugé. Exception faite des cas dans lesquels la récidive est trop probable : personnes avec un lourd passé et un taux d'alcool largement supérieur à la limite.
Les autres retraits de permis[55] les plus fréquents sont :
Si plusieurs infractions à la Loi fédérale sur la circulation routière (LCR) sont constatées la sévérité des sanctions est accrue. C'est le cas par exemple lors d'un accident causé par un excès de vitesse et une alcoolémie trop élevée. Trois infractions sont constatées : accident, vitesse et alcool. Dans ce cas, le retrait de permis est de trois mois. Cependant, la commission des mesures administratives peut ordonner une suspension de permis plus longue s'il y a eu des blessés graves lors de l'accident ou si le conducteur a résisté à son interpellation.
Les permis sont catégorisés selon différentes classes de permis :
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