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Un jardin public est un terrain enclos, paysagé et planté destiné à la promenade ou à l’agrément du public.
Jusqu'au XVIIe siècle, les jardins, utilitaires ou d'agrément, restent l'apanage des classes aisées. Seuls certains privilégiés, abbayes et aristocrates, en possèdent. Ces jardins privés ne seront ouverts qu'avec parcimonie à un public restreint.
Faute de pouvoir y accéder, la population se promène aux abords des remparts et se rassemble aux portes des villes, dans les espaces dégagés de prairies ou de plaines.
Au XVIIe siècle, la ville s'ouvre. La monarchie absolue est à son zénith. L'architecture et l'agencement des parcs sont le reflet d'un désir d'ostentation royale[1].
Ces jardins ne possédaient cependant pas le statut de jardins publics et satisfaisaient avant tout le désir de la monarchie ou de l'aristocratie d'exprimer leur emprise sur la ville[3].
Ce n'est qu'en 1789 que le bouleversement de la Révolution française entrouvre les portes des hôtels et demeures urbaines de l’aristocratie et du clergé.
Derrière les murs, le peuple ébahi découvre la nature ordonnée des jardins à la française ou l’exubérance pittoresque des jardins à l’anglaise. Devenus biens nationaux, conservés en tout ou partie, ces vastes jardins privés sont mis à la disposition du public.
Le jardin public, dans son acception moderne, est né : un espace urbain naturaliste, planté, paysagé et entretenu par la collectivité pour l’agrément de tous.
Engluée dans les troubles post révolutionnaires, entraînée par l’Empire dans des guerres de conquêtes, la société du début du XIXe siècle fait peu de cas des jardins. Napoléon confie à l’armée le vaste parc de Vincennes. Celle-ci le défriche, y construit champs de tir et casernements.
Il faut attendre la fin du règne napoléonien pour que le jardin public prenne peu à peu sa place dans le nouvel écheveau des relations sociales.
L’époque de l’industrialisation fait émerger une bourgeoisie fortunée, avide de divertissements et de sorties. Pour exhiber sa réussite, la ville du Second Empire va lui offrir deux nouveaux lieux de sociabilité : les boulevards et les jardins publics.
Le préfet Rambuteau, à la veille de la grande mutation de Paris au Second Empire, crée, avec le jardin de l'archevêché, le premier jardin "public". Il y intègre des bancs qui ajoutent au lieu de promenade des étapes de repos. Cette innovation légalise l'appropriation par les Parisiens de leurs espaces verts[4]
Napoléon III confie à Haussmann le soin d’aménager le bois de Vincennes pour créer à l’est le pendant du bois de Boulogne. Sous ses ordres, Alphand transforme les terrains militaires en un vaste parc à l’anglaise et creuse le lac de Gravelle, alimenté par les eaux de la Marne, pour irriguer tous les autres lacs.
Le modèle créé par Alphand va rapidement devenir la référence du Jardin Public et se répandre à travers tout le pays et jusque dans ses colonies. Cette réinterprétation du jardin à l’anglaise répond en effet en tous points aux attentes de la société française de la fin du XIXe siècle.
Le jardin public devient ainsi une clef de l’aménagement de la ville. Les perspectives des boulevards s’y croisent, les lieux les plus en vue le bordent et les immeubles bourgeois s’installent sur son pourtour.
Sa construction devient le moyen de structurer un quartier. Dans le parc des Buttes-Chaumont, le jardin, au prix de travaux titanesques, prend la place des anciennes carrières.
La ville du XIXe siècle peut donc se lire comme un maillage de jardins publics[5], de formes et de dimensions variées selon les sites. Ils sont reliés entre eux par des avenues plantées, et relayés par des squares. Les squares[6], jardins miniatures enclos et paysagés, occupent une case dans la trame des immeubles. Ces squares de quartier, gagnés sur d'anciennes surfaces construites, sont bordés de rues et de constructions.
La loi du 21 avril 1906 organise la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique et les assimile aux monuments historiques. Entrés dans la catégorie reine des Monuments historiques, les jardins remarquables ont été recensés par une mission de pré-inventaire en 1982. Une fois terminé, l’inventaire a relevé 9000 jardins, dont beaucoup privés, qui méritaient des mesures de protection et de restauration.
Au-delà de cette démarche de conservation, la création de Jardins Publics contemporains s’est accélérée durant les deux dernières décennies.
Leur aménagement reflète le rapport fluctuant du citadin et de la nature :
Les aménageurs du XIXe siècle pensaient la ville comme si elle était construite dans un jardin public naturaliste, qui se diffusait dans ses avenues et ses places, à travers ses plantations et son mobilier de jardin.
Le jardin public a perdu dans les aménagements urbains contemporains ce rôle central. Il est un espace vert aménagé avec les outils de la ville, souvent un espace résiduel apparu après la construction d’équipements ou de logements.
Le jardin public contemporain révèle plus que tout autre aménagement la différence entre la conception romantique du XIXe siècle et le rationalisme des réalisations contemporaines.
La composition d’un jardin public fait intervenir quatre structures distinctes :
En fonction des contraintes et des possibilités offertes par le site choisi, chaque jardin met en valeur différemment chacune de ces quatre structures, créant une palette diversifiée de jardins publics.
Conçus comme des lieux urbains à part entière, les jardins publics ont bénéficié des mêmes attentions que les bâtiments officiels. Une architecture et un mobilier spécifiques sont donc apparus dans ces espaces à mi-chemin entre la ville et la nature.
La diffusion de ces modèles en dehors du jardin public a considérablement aidé à la cohérence du tissu urbain du XIXe siècle. Les fontaines, les colonnes d'information[7], les kiosques, les entrées de métro[8] adoptent le style végétal et la couleur verte caractéristiques.
Les communes périphériques du bois de Vincennes comportent toutes la même typologie de grille qui signalait à distance la présence du jardin public. Cette grille est utilisée dans Paris jusqu'aux barrières d'octroi.
Le jardin public procure au visiteur l’agrément d’un lieu en retrait de la norme urbaine. Les codes de la ville sont abandonnés à l’entrée et la liberté des tenues ou des attitudes favorise les rencontres.
On retrouve des étudiants révisant leur cours, des retraités se promenant, de jeunes parents et leur enfant. Lycéens, étudiants, travailleurs en pause s'y restaurent le midi. Des musiciens ou des acteurs de théâtre profitent de cet espace pour répéter[9].
Le jardin public est, dans la ville, un lieu incontournable de socialisation.
Après l’agriculture, les particuliers et les collectivités locales sont les seconds utilisateurs en France de pesticides et produits phytosanitaires. Désherbage des allées, traitement des plantations et massifs, lutte contre les insectes constituent une source de pollution d’autant plus préoccupante qu’elle se situe dans un environnement urbain dense et déjà agressif.
Face à ce constat, un certain nombre de collectivités publiques modifient leurs techniques d’entretien pour s’adapter aux exigences du développement durable.
Le Conseil général des Hauts-de-Seine interdit en 2007, dans les 18 parcs et promenades départementaux, l’utilisation des désherbants chimiques, remplacés par un désherbage thermique. Cette décision fait suite à plusieurs années de réduction progressive des produits de synthèse, remplacés par des auxiliaires naturels, du compostage ou de nouvelles espèces résistantes aux maladies.
Parallèlement, les interventions d’entretien sont allégées, permettant à certaines zones de reprendre un caractère naturel.
Le parc de Sceaux est à la pointe de ces techniques avec l’introduction récente de 15 brebis chargées de l’entretien des zones de pâture sous la conduite de bergers-jardiniers spécialement formés. Les véhicules sont également en voie de remplacement par des attelages tractés par des chevaux et chargés du transport du bois mort ou des feuilles[10].
(P) : Ces jardins publics sont inclus dans un parc.
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